En adoptant une approche documentaire du jour J d’un couple, Emily Renier crée des souvenirs imprégnés de complicité, de spontanéité et de sincérité. Elle nous rappelle que la photographie de mariage est un équilibre subtil entre la sincérité émotionnelle et les compétences techniques.

En termes simples, la photographie est un récit des moments vécus. Contrairement à la peinture sur toile, les scènes ne sont pas issues de l’imagination de l’artiste, elles sont empreintes d’un sens inné de la vérité. Plus que tout autre genre, la photographie documentaire s’articule autour de cet idéal.

Au cours d’une vie riche en expériences, le mariage est indéniablement une étape importante qui mérite d’être immortalisée. Emily Renier a consacré ces cinq dernières années à cet art, en s’appuyant sur sa vision créative pour offrir des souvenirs pittoresques de ces journées inoubliables.

« Malheureusement, je suis un peu cliché », commence-t-elle. « A l’adolescence, j’étais dans le sud de l’Espagne lorsque j’ai commencé à m’intéresser à la photographie. Après avoir reçu mon premier appareil photo analogique de mon père,  adolescente grincheuse, en manque d’inspiration, j’étais toujours en vadrouille le long des côtes et c’est là que j’ai commencé à faire des photos ringardes de couchers de soleil. Et les choses ont évolué à partir de là.

Photo 2023 © Emily Renier | FUJIFILM X-T3 et FUJINON XF35mmF1.4 R, 1/2500 sec. à F4, 800 ISO

« Après avoir utilisé plusieurs appareils photo pendant des années, je suis passée au reflex numérique pour mon 28e anniversaire. Il était gros, encombrant et je n’avais aucune idée précise de ce que je pouvais faire avec, si bien qu’il a commencé à prendre la poussière. Après une carrière d’enseignante d’une dizaine d’années, épuisée et j’ai décidé de partir. Renouant avec mon amour de longue date pour la photographie, j’ai décidé de faire quelque chose de complètement différent. »

Une visite au Salon de la photographie s’est avérée particulièrement marquante pour Emily. Au milieu d’une série de photos peu inspirantes, elle est arrivée par hasard au séminaire de Kevin Mullins, X-photographer FUJIFILM.

« Après son intervention, je n’ai pas cessé de pleurer pendant une demi-heure. Ce fût  une véritable révélation », se souvient Emily. « Je ne connaissais pas cet homme, je ne savais pas ce qu’était le photoreportage de mariage, et je ne connaissais même pas les systèmes hybrides qu’il décrivait. J’ai envoyé un message à Kevin sur les réseaux sociaux pour lui dire qu’il venait de changer ma vie, puis j’ai essayé quelques appareils photo sur le stand Fujifilm et j’ai acheté mon premier FUJIFILM X-T2. »

Photo 2023 © Emily Renier | FUJIFILM X-T3 et FUJINON XF18mmF1.4 R LM WR, 1/2500 sec à F3.6, 1600 ISO

Déterminée à emprunter une nouvelle voie, et avec Kevin comme guide précieux , Emily commence rapidement à photographier des mariages, développant ainsi son style unique axé sur l’émotion. Aujourd’hui encore, ce style influence son travail, de l’approche à l’esthétique.

« Si je ne ressens pas de connexion avec un couple, je ne travaille pas avec lui. Parce que s’il n’y a pas de lien entre nous, on ne peut pas donner le meilleur. Ce que je veux dire, c’est qu’il faut se sentir à l’aise dans un espace, être  soi-même et renoncer à son ego », explique Emily. « Ce que je partage avec eux est déterminant pour la nature de mes images. Je repars toujours d’un mariage en ayant appris beaucoup de choses sur la vie de ces personnes, ce qui les rend tristes, heureuses, craintives ou confiantes. »

« Tout cela signifie que je suis libre d’explorer les sentiments, les relations et les émotions dont il est question. Ce sont des éléments qui guident mon travail plus que toute autre chose. Il ne s’agit pas d’un procédé visuel unique. Chaque couple devrait regarder ses photos de mariage et se dire : « C’est exactement nous ! »

Photo 2023 © Emily Renier | FUJIFILM X-T3 et FUJINON XF18mmF1.4 R LM WR, 1/400 sec à F3.2, 1000 ISO

« Je pense qu’il faut vivre l’instant présent avec un couple pour reproduire ce qu’il ressent. Si vous y parvenez, ils feront très certainement preuve d’authenticité, car ils comprendront qu’ils sont libres d’être eux-mêmes à vos côtés. »

Contrairement aux photos de mariage traditionnelles, les exigences techniques du style d’Emily sont étroitement liées à la photographie documentaire. Les moments sont plus souvent saisis sur le vif que posés, tandis que l’éclairage, le mouvement et la composition constituent autant de défis à relever.

« Je travaille avec deux appareils photo FUJIFILM X-H2S, qui répondent parfaitement à mes besoins », explique la créatrice. « L’écran LCD inclinable est idéal pour travailler en hauteur, sans oublier l’IBIS, les vitesses de rafale exceptionnelles et un autofocus hors pair. Cette combinaison me permet d’être beaucoup plus libre. Je ne rate plus beaucoup de moments. Si c’est le cas, c’est uniquement de ma faute.

« J’ai aussi un FUJIFILM X-T5, qui est merveilleux parce qu’il est doté d’un capteur de 40,2 millions de pixels et qu’il fonctionne parfaitement dans des conditions de faible luminosité. Je l’utilise généralement pour les portraits de famille et de groupe, ou lorsque les conditions l’exigent.

Photo 2023 © Emily Renier | FUJIFILM X-T3 et FUJINON XF23mmF1.4 R LM WR, 1/1250 sec à F1.6, 250 ISO

« J’utilise l’autofocus en continu avec détection du visage, les rafales à grande vitesse et l’exposition  manuelle », poursuit Emily, en décrivant sa technique de prise de vue. « Le mode Programme de Fujifilm est incroyable, on peut laisser l’appareil photo faire tout le travail et se concentrer sur le sujet. Mais, j’aime avant tout regarder la lumière ou une situation spécifique, puis décider exactement quoi faire. Cette méthode est très réfléchie.

« Les simulations de film sont la raison pour laquelle j’utilise Fujifilm. Je préfère la photographie en noir et blanc, et je ne passe généralement à la couleur que pour les festivités, mais quoi que l’on fasse, vous perçevez tout de suite son potentiel. Il n’est pas facile de reproduire le même rendu en post-production, et je veille toujours à ne pas sur-traiter l’image : il s’agit d’une étape que traversent personnellement chaque photographe. Ce que je ne veux pas, c’est imposer cette nouvelle tendance dans mon travail. »

Le choix de l’objectif est tout aussi important. Alors que de nombreux photographes apprécient la polyvalence du zoom, les sujets d’Emily sont encadrés dans un espace prédéterminé. Avec une sélection d’objectifs à focale fixe et suffisamment d’énergie pour parcourir un lieu pendant toute la durée du mariage, elle obtient des résultats époustouflants.

Photo 2023 © Emily Renier | FUJIFILM X-T3 et FUJINON XF18mmF1.4 R LM WR, 1/1000 sec à F4, 800 ISO

« Le FUJINON XF33mmF1.4 R LM WR s’associe parfaitement à mon X-T5. Le rendu de l’image est si beau qu’il est à peine nécessaire de la retoucher en post-production », révèle Emily. « Entre mes deux autres boîtiers, j’utilise le FUJINON XF18mmF1.4 R LM WR, XF23mmF1.4 R LM WR et XF56mmF1.2 R. Je n’ai pas besoin d’autre chose, je voyage assez léger. »

Une fois les liens créés et les paramètres réglés, les questions du pourquoi et du comment trouvent leur réponse. La dernière tâche, et peut-être la plus difficile pour ceux qui souhaitent imiter la qualité artistique d’Emily, est de savoir où trouver les moments les plus intéressants.

« Beaucoup d’images sont prises lors de la découpe du gâteau, la première danse et l’échange des vœux ; mais si on regarde au-delà, dans les moments plus calmes, c’est là que les choses se compliquent. C’est aussi là que vous trouverez le potentiel pour créer des images originales qui se démarqueront facilement des autres.

Photo 2023 © Emily Renier | FUJIFILM X-T3 et FUJINON XF33mmF1.4 R LM WR, 1/800 sec à F2.8, 640 ISO

« Je passe beaucoup de temps à développer ces compétences  en créant des images dans la rue. Je me plais à imaginer de nouvelles façons de présenter les moments ordinaires de la vie de tous les jours de manière passionnante. Je peux ensuite reproduire la même technique à un mariage. Recherchez les motifs, les formes et la géométrie, en anticipant l’action dans la mesure du possible. C’est un choix délibéré qui consiste à travailler plus dur et à identifier la magie même lorsqu’elle n’est pas si présente. »

« L’authenticité de la démarche reste à jamais une préoccupation pour moi. », remarque Emily. « On veut établir une sorte de vérité, afin que les gens croient en notre travail et qu’ils voient que cela correspond à leur identité ; en même temps, il arrive que la vie ne soit pas très douce. Les moments ordinaires ne révèlent rien d’esthétique. Ce que j’ai appris au cours des dernières années, c’est de trouver un équilibre entre ce qui est important pour moi et ce qui l’est pour tous les autres. Les photos doivent être aussi agréables visuellement que le souhaite la personne sans que je doive créer de faux-semblants. En fin de compte, il faut savoir où l’on se situe sur ce spectre, sans dénigrer la position des autres. »

Photo 2023 © Emily Renier | FUJIFILM X-H2S et FUJINON XF23mmF1.4 R LM WR, 1/2000 sec à F3.2, 1250 ISO

Comme la majorité des photographes, le travail d’Emily est une représentation artistique de sa propre vision du monde. Il n’est donc pas surprenant que ses dernières réflexions reposent sur l’émotion.

« La chose la plus importante que je puisse recommander dans un genre aussi axé sur les sentiments, c’est de s’entourer de personnes bienveillantes. Les groupes de médias sociaux peuvent être des environnements toxiques pour un nouvel utilisateur. Vous pourriez avoir l’impression que votre travail n’est pas assez bon, ou que vous devez créer d’une autre manière. Si vous vous entourez de personnes sincères et honnêtes et qui vous aident à vous sentir bien  dans votre travail, vous n’en serez que plus performant. »

« Soyez une personne positive », implore Emily. « Le reste se mettra en place. Je pense que c’est la beauté de la démarche qui doit être appréciée, plutôt que le résultat. »