27.12.2023

GFX100 II: Sport d'aventure x Rémi Flament

Je m’appelle Rémi FLAMENT, je vis en France, au sein du Massif-Central. Je suis photographe en milieux contraints avec pour spécificité la réalisation de prises de vues souterraines dans des contextes industriels ou naturels. Travailler l’image, dans des sites aussi reculés que les souterrains, m’a apporté une expertise sur la réalisation de reportages à fortes contraintes environnementales. Aujourd’hui, je vous emmène avec Fujifilm pour un nouveau challenge : photographier les plus beaux canyons de France. Pour relever ce défi, c’est avec mon équipe aguerrie que nous partons tester le nouveau Fujifilm GFX 100 II. Destination le massif du Vercors et celui de la Chartreuse.

FUJIFILM GFX100 II + GF20-35mmF4 R WR

C’est principalement sur les massifs Alpins que je pratique la descente de canyon d’exploration. J’ai toujours eu un faible pour les massifs karstiques  renfermant grottes et gouffres. L’eau a dissous les roches calcaires sur des temps millénaires formant en surface de profondes entailles. Ces gorges naturelles sont fortement encaissées et inaccessibles pour le commun des mortels. Partir à la rencontre de ces paysages pour les photographier est un challenge. Lors de nos descentes de canyons, nous retrouvons une végétation singulière aux allures tropicales et aux couleurs saturées, mais aussi des paysages purement minéraux où la roche, mise à nu, nous dévoile des formes d’érosions douces et indéniablement belles à observer.

FUJIFILM GFX100 II + GF45-100mmF4 R LM OIS WR

Réaliser de la photographie en canyon, c’est un exercice difficile. Nous allons retrouver de nombreuses difficultés à franchir, avec de la verticalité et la présence de l’eau. Pour s’affranchir de la verticalité, nous utilisons des techniques de progression sur corde et un matériel adapté. Pour l’eau, on va avoir un équipement spécifique pour nous protéger du froid et de l’humidité mais également pour protéger le matériel de prise de vues. Combinaison néoprène, casque, harnais, descendeur… nous permettent de nous déplacer en sécurité. Valises et bidons étanches transportés dans des sacs spécialement conçus nous permettent de transporter notre matériel de travail.

FUJIFILM GFX100 II + GF20-35mmF4 R WR

Les canyons sont des encaissements très importants, sujets à une faible luminosité et où la lumière naturelle n’est pas suffisante pour faire de la photographie. Pour cela, j’amène de la lumière artificielle, constituée de projecteurs LED étanches et des flashs électroniques. Cette lumière artificielle a besoin d’être protégée car les flashs électroniques sont très sensibles à l’humidité. En amont du reportage, j’ai fabriqué des protections étanches afin de pouvoir les utiliser sans contrainte.

Ces flashs sont commandés par une cellule radio montée sur l’appareil, cela me permet de les régler et de les déclencher à distance. Pour leur positionnement, c’est le travail des équipiers, qui les orientent dans la direction voulue. Pour communiquer, il est obligatoire d’utiliser des radios afin que je puisse leur donner les bonnes informations et comprendre aussi les difficultés qu’ils peuvent rencontrer surtout lorsqu’ils ne sont pas en vue. Si les radios viennent à nous lâcher, nous utilisons un langage des signes. Il est composé d’une quinzaine de signaux créés par habitude et qu’il faut connaître pour dialoguer. C’est dans ces moments-là qu’il est important de travailler avec une équipe formée. Cette équipe me rassure et assure.

FUJIFILM GFX100 II + GF55mmF1.7 R WR

En canyon, il est inévitable de mouiller l’appareil photo. Il est soumis à des projections d’eau, et nous ne pouvons jamais nous sécher les mains pour le manipuler. Dans un milieu saturé en humidité, les chiffons secs n’existent pas. En 10 jours de prises de vues avec ce Fujifilm GFX 100 II, nous n’avons eu à aucun moment des phénomènes de condensation qui sont rentrés dans le boîtier. Une tropicalisation vraiment efficace et indispensable sur ce genre de reportage et aujourd’hui ce test nous l’assure.

FUJIFILM GFX100II + GF55mmF1.7 R WR

Dans certains cas, je suis obligé de nager avec le boîtier et ce, à chaque fois où je ne peux pas avoir pied. Si le fond est trop important, je peux difficilement sortir le matériel des sacs et des valises étanches. Je dois le faire d’un endroit adéquat,  sur une berge, un rocher immergé, ou encore en me tenant à une paroi. Tout cela reste précaire et pour ne pas compromettre la mission en perdant le matériel, j’utilise des protections souples qui rendent l’appareil photo étanche aux immersions de faibles profondeurs. Faire de la photographie en nageant tout en luttant contre le courant est une dépense d’énergie. L’effort ne peut être que de courte durée. Lorsque l’on déclenche, il faut en plus chercher à être immobile. Le temps pour cadrer est très court car le poids de notre matériel de progression nous fait, sans mouvement, couler. Très souvent, je déclenche bras tendu, la tête est alors sous l’eau. Heureusement je peux compter sur la stabilisation du capteur. Un point que j’aurai l’occasion de développer après..

GFX100 II + GF20-35mmF4 R WR

Avant de rentrer plus en détail sur ce boîtier, je souhaite dans un premier temps, vous parler des optiques utilisées pour ce test grandeur nature. Le couple choisi est important car il est très souvent définitif sur une journée de travail. En canyon, il est plutôt difficile de changer d’optique. En temps normal je travaille systématiquement avec deux boîtiers similaires. Lors de cet essai, ce GFX100 II était un modèle unique, il ne m’a pas été possible d’en avoir un deuxième, j’ai dû faire des choix sur l’optique utilisée et accepté le risque d’en changer uniquement dans des moments opportuns.

GFX100 II + GF20-35mmF4 R WR

OBJECTIFS GF 

Pour exploiter ce nouveau boîtier dans cet environnement complexe, j’ai utilisé trois optiques choisies pour leur focale, leur résistance à l’humidité et leur qualité optique.

OBJECTIF GF20-35mmF4 R WR

Une optique ultra grand angle dont je ne me sépare jamais. A son arrivée sur le marché, cette optique a remplacé mon GF23mm qui ne m’offrait pas de souplesse d’utilisation dans les environnements à forte contrainte. Ce zoom compact couvre une plage de focale idéale lorsque je manque de recul. Sa résistance à l’humidité n’est plus à démontrer tant ces dix jours de prise de vues ont été rudes pour le matériel.

OBJECTIF GF45-100mmF4 R LM OIS WR

Une optique que j’ai découverte sur ce projet et qui me tardait à utiliser. Cette optique est plutôt imposante. Elle possède le même diamètre optique que le GF20-35mm, cela permet de mutualiser les filtres (UV, polarisant, gris neutre). Sa plage d’utilisation est parfaite pour la photo de sport et de scène en action, lorsque le sujet est relativement proche. Elle fait le lien avec mon GF100-200mm, un téléobjectif compact. C’est une optique que je recommande pour tout photographe qui cherche une polyvalence sans compromis sur la qualité.

OBJECTIF GF55mmF1.7 R WR

Une nouvelle optique à focale fixe, qui est ultra compacte et ultra lumineuse avec son ouverture à 1.7. Il est fort à parier que cette optique va être un best-seller. Avec son moteur AF dynamique combiné à la puissance du GFX100 II, la mise au point est incisive, même dans les basses lumières. Habitué du GF80mm, j’ai noté une réelle évolution dans ce sens. La qualité des photos est juste dingue avec un piqué très homogène. Cette optique a illustré des vues du matériel de progression et des portraits en situation. De par sa taille, il est très facile de la caler dans un recoin de valise étanche.

FUJIFILM GFX100 II + GF20-35mmF4 R WR

UN DESIGN UNIQUE ET NOVATEUR

Sur ce nouveau boîtier, on observe beaucoup de nouveautés. Déjà au niveau de l’ergonomie. Ce nouveau Fujifilm GFX100 II perd sa poignée monobloc. Nous retrouvons donc un boîtier de la taille du GFX100S mais avec une poignée plus formée et plus angulaire. J’ai été aussi agréablement surpris par le nouveau revêtement qui apporte un vrai grip. C’est très intéressant, surtout dans les situations où les mains mouillées ont tendance à glisser. En plus du look pur baroudeur, la prise en main est super sécurisante.
On retrouve comme sur le Fujifilm GFX100 un viseur détachable. Encore un point positif lorsque l’on cherche à être extrêmement compact. Le viseur est aussi plus défini. L’écran de réglage est légèrement incliné vers l’opérateur. Il gagne en lisibilité et en clarté d’affichage. La répartition des réglages est optimisée, les caractères beaucoup plus gros.
Des nouveaux boutons apparaissent sur la façade. Leur look carré donne un sentiment de résistance. L’écran arrière conserve sa charnière montée sur deux axes permettant de pouvoir cadrer dans n’importe quelle position ou encore à bout de bras.

FUJIFILM GFX100 II + GF20-35mmF4 R WR

UNE STABILISATION SOURCE DE CRÉATIVITÉ

Quand j’ai reçu ce nouveau boîtier, j’ai pu tester la stabilisation qui a été encore améliorée. Huit stops de compensation sur un capteur aussi imposant, c’est quelque chose !! Dans le milieu du canyon, on manque cruellement de lumière. Sans monter en sensibilité, j’ai pu me permettre d’augmenter les temps de pose, tout en restant à main levée, pour augmenter la lumière dans les endroits où il y en avait peu. Avec cette liberté, j’ai voulu mettre en avant le mouvement de l’eau grâce au flash pour venir sculpter des scènes en mouvement. Je pense à l’eau que l’on ne peut pas dompter, aux cascades furieuses et aux embruns tumultueux. Le flash permet de la figer pour lui donner toute sa force, tout en bénéficiant d’une lumière ambiante générée par la stabilisation du capteur.

FUJIFILM GFX100 II + GF20-35mmF4 R WR

UNE RAFALE PLUS IMPORTANTE

Une autre amélioration à noter, c’est la rafale. Nous sommes passés de 5 IPS à 8 IPS. Il faut imaginer que c’est énorme par rapport à la résolution et pour un “Grand Format” d’avoir une rafale aussi importante. Nous n’avons toutefois pas pu vraiment exploiter cette rafale dans le contexte canyon. Je pense que cette amélioration sera plus dédiée aux amoureux de sport.

UN AF SURVITAMINÉ

L’année dernière, j’avais découvert en avant-première le Fujifilm X-H2, un boîtier équipé d’un capteur de format APS-C à haute résolution capable de filmer en 8K et en Proress. Ce nouveau boîtier m’avait bluffé concernant les capacités de son autofocus dynamique et embarquant des solutions pilotées par Intelligence Artificielle, comme la reconnaissance des objets. Ce nouveau FUJIFILM GFX 100 II n’a pas fini de vous surprendre. Imaginez toute la puissance d’un X-H2, vidéo comprise, implanté dans un Grand Format. Une puissance de calcul, donnant le dynamisme qui manquait à cette très haute définition. l’arrivée du GFX100 II marque la rencontre de deux mondes. Aujourd’hui, Fujifilm nous propose un nouveau “Grand Format” avec une taille légèrement supérieur à celui d’un Fujifilm X-H2. C’est tout de même extraordinaire d’avoir une surface de capteur et une résolution aussi importante dans un appareil photo aussi compact.

FUJIFILM GFX100 II + GF20-35mmF4 R WR

Cette semaine de tests en milieux extrêmes m’a permis de mettre à l’épreuve ce nouveau Fujifilm GFX 100 II et grâce à cela, aujourd’hui, j’ai pleinement confiance en lui.