Laura Bonnefous
A travers une image plasticienne mettant l’accent sur les espaces qu’elle rencontre et ceux qu’elle recrée, c’est une certaine poésie du réel qu’elle nous propose.
Inspirée par les relations que l’Homme entretient avec notre paysage contemporain et captivée par les mutations vécues par notre société, elle déchiffre et étudie nos mythologies pour en proposer une vision sensible. Elle recrée avec ces éléments issus du réel, ses propres espaces, plus personnels et plus métaphoriques. A la fois picturales et sculpturales, c’est à travers une certaine abstraction que ses images s’engagent dans une nouvelle archéologie de nos codes contemporains.
C’est au Beaux Arts de Paris, au Otis College of Art and Design de Los Angeles et à l’École des Gobelins qu’elle développe sa pratique entre image et volume. Elle réalise des expositions et résidences en France et à l’international comme le 104 à Paris, la Cité Internationale des Arts, le Musée d’art contemporain de Bangkok, le Onishi Studio au Japon, le Parcours Saint Germain, les Voies Off, le Mois de la Photo, le Festival de la Jeune Photographie Internationale de Niort, le Palais Galliera, le Arezzo festival en Italie, FotoHaus à Arles, les Rencontres Photographiques du 10ème à Paris ou encore les Promenades Photographiques de Vendôme.
<p< En 2021, elle participe au Festival de Saint Brieuc, expose à la Mairie de Paris et réalise son premier livre d’auteur issu de sa série Failles avec les Editions H2L2. En 2022, elle réalise son second livre Kilamba qui sortira lors des Rencontres de Arles 2022 avec les Editions Louis Vuitton. Elle compte parmi les 30 Under 30 Womens Photographers en 2015 et remporte différents prix comme la Bourse du talent, le Prix Picto, le Prix des Directeurs de création et est finaliste de prix tel que l’Académie des Beaux Arts ou la résidence BMW.
Le projet que je présente ici me tient tout particulièrement à cœur car il rassemble différents médiums qui m’inspirent et m’animent. Il allie l’image, la peinture et la danse à travers des tableaux photographiques de danse devant des toiles.
L’idée de ce projet est de faire parler les émotions par la couleur, il rassemble différents talents et corps de métiers autour d’un projet créatif commun. Danseurs, chorégraphe, peintre, styliste, maquilleur, coiffeur, équipes techniques, autant de talents réunis qui apportent une émulsion créative que je trouve passionnante.
GFX100S et GF63mmF2.8R WR
J’aime réaliser des images qui nous emportent en dehors du réel, vers un univers métaphorique guidé par les formes et les couleurs. Mon univers est assez pictural mais aussi sculptural, il se rapproche des arts plastiques. A travers mes séries d’auteur j’aborde les liens fragiles qui se créent entre les couleurs et notre monde contemporain à travers des images poétiques mêlant corps et paysages. Je construis et épure mes compositions au maximum et crée mes images par l’espace et les volumes.
L’année dernière j’ai sorti mon premier livre d’auteur aux éditions H2L2 de ma série Failles qui a été présentée dans différents festivals et lieux d’exposition en France et à l’étranger. Cette année je prépare mon second livre qui sortira aux éditions Louis Vuitton pour les Rencontres Photographiques de Arles 2022. Un travail sur une ville à la fois déroutante et captivante en Angola qui se nomme Kilamba.
GFX100S et GF45-100mmF4 R LM OIS WR
Parfois les sujets sont plus abstraits et je construis à partir d’un espace blanc proche du white cube pour créer des récits poétiques et sensibles autour des corps et des couleurs, c’est le cas du projet présenté ici. Pictorial Way présente une narration créée à partir de différents tableaux de couleurs qui pour chacun révèlent une émotion traduite par les corps des danseurs qui les interprètent. C’est un récit métaphorique qui nous emporte dans une poésie visuelle à travers l’image.
La préparation d’un tel projet est assez importante car il y a beaucoup d’interlocuteurs. J’ai d’abord réalisé un dossier qui présentait mon idée afin de le partager avec les personnes ont travaillé avec moi. Les équipes qui m’entourent sont extrêmement importantes et les liens que nous avons tous ensemble sont essentiels afin de créer une réelle osmose qui aboutira à un projet puissant et créatif. Les équipes techniques et de post production sont des personnes avec qui je travaille depuis plusieurs années, ils connaissent mon univers et j’aime leur sensibilité, ce qui nous permet d’échanger afin d’optimiser au mieux les aspects techniques du projet.
GFX100S et GF45-100mmF4 R LM OIS WR
Nous avons réalisé ce projet en studio dans un espace qui est minimal mais qui grade un côté brut. Le sol porte les marques d’un lieu qui a vécu et la connexion avec les danseurs y est importante.
Pour ce projet j’ai choisi de réaliser un éclairage au flash afin de pouvoir figer le mouvement des danseurs devant les toiles. J’ai réalisé un éclairage à la fois doux, lumineux et qui garde du volume afin de mettre en valeur les jeux de couleurs qui viendront s’opérer entre les toiles, les danseurs et le stylisme. Un jeu graphique de couleurs se dessine créant des tableaux vivants qui dessinent les émotions des danseurs.
GFX100S et GF45-100mmF4 R LM OIS WR
J’attends que mon matériel photographique me permette de retranscrire au mieux mon univers visuel. Mais j’attends aussi de celui-ci un certain confort afin d’avoir une totale liberté de création sans contrainte technique. Mon travail est précis et minutieux, il me faut un boitier qui répond au mieux à ces exigences de rendu d’images pour ensuite avoir une aisance à travailler sur des tirages en grands formats pour mes expositions et publications.
C’est pour cela que j’ai choisi d’utiliser le GFX 100S pour ce projet. Il me permet de retranscrire de manière extrêmement précise et fidèle les couleurs dans une qualité exceptionnelle. L’utilisation du GFX 100s me donne aussi une liberté de mouvement et de déplacement pour être au plus près des danseurs et révéler des images prises sur le vif.
GFX100S et GF63mmF2.8 R WR
J’utilise principalement les focales fixes et en particulier le 45mm, 63mm et le 110mm mais pour ce projet j’ai utilisé le zoom 45-100mm afin de pouvoir réaliser des images larges des danseurs mais aussi aller au plus près d’eux rapidement et dans le mouvement. Le piqué et la précision des objectifs a monture G de Fuji va aussi dans le sens de ma recherche d’images précises et d’une qualité optimale.
Pour moi le réel second atout du GFX100S est son faible poids et son confort d’utilisation. C’est une réelle avancée dans le monde du moyen format car nous avons plutôt une image de boitiers lourds et peu pratiques et sur des prises de vues en mouvement ou en extérieur cela fait vraiment la différence. Le GFX100S permet de ne plus avoir cet encombrement tout en réalisant des images de qualité. La stabilisation de l’image intégrée au boitier est elle aussi un atout majeur notamment dans la réalisation d’images en mouvement.
GFX100S et GF63mmF2.8 R WR
Nous avons pour ce projet shooté en capture connectée sur le logiciel Capture One, la facilité et rapidité de connectivité du GFX100S sont un réel atout ainsi qu’un gain de temps énorme. Le fait que le boitier se recharge par l’ordinateur et qu’il ait une réactivité totale avec le logiciel de capture me permet une fluidité dans mes prises de vues. Je shoote mes images en raw et la qualité du fichier pour réaliser un développement optimal est aussi très importante pour moi. Ensuite quand nous travaillons la chromie des images sur Photoshop, un fichier d’une telle qualité nous permet des ajustements de chromie extrêmement précis et subtiles ce qui est essentiel à un travail comme le mien ou la couleur est mise au premier plan.
GFX100S et GF63mmF2.8R WR
L’utilisation du GFX100S nous a permis de réaliser ce projet ou les images nous font naviguer à plusieurs échelles à travers les corps, les matières et les couleurs.
La poésie qui se dégage de la série nous transporte en dehors du réel le temps d’un instant comme si nous entrions dans un tableau vivant …
Je tiens à remercier tout particulièrement les danseurs et les équipes qui ont travaillé avec moi sur ce projet. Merci Julien Gaillac, Stéphanie Brissay, Julia Dagood, Feroz Sahoulamide, Eva Assayas, Anne Fotso, André Atangana, Aliashka Hilsum, Frederic Congiu, Laura Merle, Cyril Laforet, Vassili Boclé, Matthias Debras, Alexis Barbe, Zoé Bouvault, le Studio Zorse, RVZ Paris, Foodre, Tribe Management, Tatler Asia.
Laura Bonnefous