C’est en accompagnant l’aventurier et spécialiste des milieux polaires, Nicolas Dubreuil aux mois de février et mars 2022 au Nord du Groënland, que le photographe Stéphane Gautronneau nous livre à travers ses images réalisées avec du matériel GFX (GFX100 + GF80mm + GF45mm), son témoignage autour de cette expédition.
North Groënland
Une expédition menée par Nicolas Dubreuil
Nicolas Dubreuil, personnage principal dans le documentaire réalisé durant ce voyage, nous guide le long de son parcours dans l’intimité des relations qu’il a su instaurer auprès du peuple inuite au cours de ces 30 dernières années. Nicolas habite le village de Kullorsuaq, Nord Groenland.
Kullorsuaq, le 5 février 2022. À cette période de l’année notre fenêtre de lumière n’excède pas les 4 heures, le mercure oscille entre -20 et -40 degrés Celsius. Les conditions idéales pour les prise-de-vues spécifiques que je suis venu chercher. En accord avec le calendrier lunaire et si la météo joue en ma faveur, je devrais pouvoir photographier des icebergs retenus par la banquise à la lueur de la pleine Lune.
Mais la mission de Nicolas Dubreuil est ici bien plus ambitieuse. Il s’agit de redessiner une carte à jour du Groenland. L’inlandsis recule. L’accélération de sa fonte dépasse toutes les prévisions annoncées. Une situation qualifiée de “sans précédent” par la communauté scientifique. L’île glacée offre un nouveau visage d’elle-même, Et les cartes géographiques physiques et virtuelles actuelles sont à présent obsolètes. De nouveaux îlots se détachent de la masse terrestre, de nouvelles vallées, de nouvelles montagnes.
© Stéphane Gautronneau
© Stéphane Gautronneau – GFX100 et Rodenstock HR Digaron – F22 – 50 ISO – 1/30s
Météo extrême. Une tempête de glace en constante évolution. Nos vols sont systématiquement retardés puis simplement annulés. Finalement un hélicoptère nous déposera à Upernavik, il n’ira pas plus au Nord. S’en suivront dix jours de motoneige et de traîneau pour atteindre Kullorsuaq, dernier village depuis lequel nous partirons à la rencontre de l’inlandsis.
Notre camp de base restera planté au pied de la calotte le temps des relevés topographiques. Depuis plus de 6000 ans les inuites glissent sur les étendues monochromatiques guidés par des hordes de huskies. Aujourd’hui encore, ces mushers sont indispensables à la réussite de notre expédition. De nouveaux point Gps enregistrés sur des granits sains, à l’air libre, révéleront leurs secrets venus des temps immémoriaux du Gondwana. Une roche libre et sans lichens qui dormait encore récemment sous des centaines de mètres de glaces, depuis des millénaires.
Ironiquement, les amis de Nicolas, Paulus, Ole et Mathia ont donné des noms à ces nouveaux territoires, à ces nouvelles îles libérées. Ils découvrent avec toute l’inquiétude d’un avenir incertain, leur environnement changeant.
L’inlandsis si important aux équilibres météorologique de la planète, régulateur de nos pôles et des mouvements de masses d’air est en train de disparaître.
© Stéphane Gautronneau – GFX100 et GF80mm F2 – 50 ISO – 1/80s
© Stéphane Gautronneau – GFX100 et GF80mm -F2.5 – 50 ISO – 1/400s
Sociétés de l’arctique
À notre retour à Kullorsuaq, je profite d’un mois d’incursion pour prélever des photographies de cet univers. Architectures et portraits de ces parallèles glacés et monochromes. Fonctionnement de Vies à des températures extrêmes. Micro-sociétés ultra connectées par satellites, smartphone à la main, en traineaux, en peau d’ours et dont les traditions leur échappent. La banquise fragilisées se morcelle. Sa surface ne permet plus de glisser sans danger. Les déplacements demandent l’utilisation d’hélicoptères pour retrouver les membres de leur famille. Les maisons s’agrandissent, le pétrole brûle en permanence pour garder un logis à 25 degrés C. Les inuites du Nord Groenland ainsi que leur environnement subissent un bouleversement violent.
© Stéphane Gautronneau -GFX100 et GF45mm – F2.8 – 3200 ISO – 2s
© Stéphane Gautronneau
Conditions de prise de vues & Equipement photographique
Pour produire ces images, Stéphane Gautronneau a utilisé du matériel GFX et il nous fait part de son appréciation :
Fujifilm GFX 100 / GF. 80mm / GF. 45mm / / Cambo Actus / Rodenstock HR Digaron-W 70mm
“Les conditions de cette expédition ont poussé le boitier GFX100* et ses objectifs* dans leur retranchements. Sans surprise les batteries étaient le plus grand challenge. Un set de huit batteries gardées au plus près de mon corps, au niveau de ma ceinture, nuit et jour, me donnaient les meilleurs résultats. Aucunes touches du boitier ne répondent à partir de -30C, sauf le déclencheur ! Visibilité aléatoire de tous les écrans. Les objectifs GF doivent obligatoirement passer en mode manuel. Privilégier le view meter et oublier l’écran arrière. En mode FILM Une tache constante rectangulaire au milieu du capteur apparait sur les fichiers natifs. Inquiétant. Celle-ci disparait dès que les températures remontent.”
* Fujifilm garantit les fonctionnalités du GFX100 jusqu’à une température de -10 °
Pour en savoir plus sur le travail de Stéphane Gautronneau, cliquez sur le lien suivant : www.atelierstephanegautronneau.com