27.09.2021 Florence Joubert

GFX50S II : Une journée en mer avec Scarlette patron pêcheur

Florence Joubert

Photographe professionnelle depuis 2004, je travaille dans les domaines de l’architecture, de l’artisanat et de la science, où mon regard se porte sur l’univers des métiers.
Passionnée de voyages, et bretonne d’origine, mes sujets de prédilection sont souvent des personnages singuliers en lien fort avec une nature parfois hostile.Je publie et j’expose mes projets personnels tout en menant un travail de commande pour diverses institutions et titres de presse.

J’ai commencé à travailler au sytème FUJIFILM GFX sur “Gardiens du Temps”, un projet de 4 ans dans le dernier observatoire météorologique habité de France, sur le Mont Aigoual dans les Cévennes. Je cherchais à retrouver une qualité d’image proche de l’argentique moyen format, et un boîtier capable d’emmener mon travail au-delà du simple reportage, tout en gardant une flexibilité d’utilisation, nécessaire dans les conditions extrêmes que j’affrontais sur ce sommet battu par les vents. Grâce au prêt de Fujifilm, j’ai pu mener la majorité de mon projet au GFX 50s et 50R, et cela a été décisif dans ma pratique.

  • Gardiens du temps par Florence JOUBERT X-Photographer

    FUJIFILM GFX50R et GF32-64mmF4 R LM WR

  • FUJIFILM GFX50R et GF32-64mmF4 R LM WR

  • FUJIFILM GFX50R et GF32-64mmF4 R LM WR

Le modelé des images obtenu avec le GFX m’a complétement séduite. Une richesse de tons incroyable, un grain très proche du film, un velouté dans les flous que je n’avais plus revu depuis longtemps ! Et un piqué absolument exceptionnel, je pouvais compter les poils de barbe de Rémy, météorologue hirsute, tout en gardant un équilibre assez doux sur l’ensemble de l’image. Avec peu de post-production j’ai obtenu des images vivantes avec beaucoup de profondeur, d’ « épaisseur », pour utiliser un terme qui m’est propre mais que je trouve très imagé. Le fait d’utiliser le GFX m’a donné plus de rigueur dans mes prises de vues, une erreur de mise au point ne pardonne pas, et je suis allée vers des images plus travaillées et posées, un style qui me convenait bien.

Pour découvrir le GFX 50SII, il me fallait un terrain de jeu un peu sportif, afin d’éprouver notamment le nouveau capteur stabilisé. Poursuivant un travail au long cours sur les relations de l’homme à la mer, et installée à Brest à mi-temps, c’est assez naturellement que j’ai cherché le sujet adéquat en Bretagne.

FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

Le travail présenté raconte une journée de la vie de Scarlette le Corre, 66 ans, l’unique femme patron de pêche recensée en France et algoculteur au Guilvinec, le « Guil’ » pour les intimes, le premier port de pêche artisanale en France.

A 6h, Scarlette est au ponton pour démarrer « Mon copain JP », son petit bateau qui l’emmène au large envoyer ses filets dans les eaux encore sombres du Finistère. Le temps de remonter quelques soles, lieus, raies ou vieilles et c’est le retour à terre pour une vente en direct. Les jours de grandes marées, Scarlette va sur l’estran pour cueillir dulse, nori, haricots ou laitue de mer. Elle cultive, récolte et transforme les algues depuis 20 ans. Dans son atelier-boutique du Guil’, les plantes aquatiques sont triées, salées, séchées, déclinées en recettes qu’elle accepte, pour certaines, de partager dans des ateliers de cuisine.

FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

Le GFX50S II fait tout de suite ses preuves dans ce reportage, qui commence de nuit. Je shoote à 3200 asa et le grain presque inexistant, est magnifique. Mais surtout je shoote au 1/25 de seconde ! Et j’obtiens à main levée des images nettes du port de nuit, ce qui était presque impossible avec l’ancien GFX. J’ai considérablement gagné en stabilité sur les
vitesses lentes, même une photo en mer, donc en mouvement, ne présente aucun flou.

FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

A bord, c’est la patinoire. Il bruine, et tout est mouillé, (y compris le boîtier, heureusement tropicalisé) et la pêche de la veille et les monceaux d’algues encore sur le pont rendent toutes les surfaces complètement poisseuses et glissantes. Obligée de tout le temps me tenir pour me déplacer, je shoote presque tout à une main.

  • FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

  • FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

Là, l’ergonomie du nouveau boîtier fait toute la différence, la poignée accroche bien. Je travaille avec mon GF32-64 mm car je ne peux absolument pas changer d’optique pendant le trajet, et donc heureusement que le boîtier lui-même est compact.

FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

  • FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

  • FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

  • FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

J’utilise l’optimiseur de plage dynamique du boîtier qui donne des résultats très performants. Avec peu de travail sur les fichiers RAF je récupère beaucoup d’infos dans les basses et hautes lumières.

Grâce à un autofocus plus performant je peux saisir des images sur le vif, et m’approcher de ce goëland craintif posté sur la timonerie.

FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

  • FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

  • FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

Je retrouve Scarlette quelques jours plus tard pour la cueillette des algues. J’ai cette fois pris le 35-70mm, qui me laisse courir sur les rochers sans m’alourdir ou me gêner. Là c’est une explosion de couleurs, Scarlette en rouge, les algues vertes, un ciel bleu azur…
Le rendu des couleurs et le modelé de ces images faites à moitié dans l’eau est sublime. L’optique, en plus d’être très légère et compacte, me permet de m’approcher en grand angle, et de faire des détails.

FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

  • FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

  • FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

 

FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

  • FUJIFILM GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR.

  • M GFX50S II et GF32-64mmF4 R LM WR

 

Conseils pour la photographie en mer

Apprendre à marcher sur un bateau, épouser ses mouvements, l’agilité fera 80% du boulot. Essayer de vous caler sur des lignes, soit l’horizon, soit le bateau ! ça ne sera jamais droit, mais vous pourrez choisir ensuite de redresser ou non. Personnellement je redresse souvent, mais un horizon penché peut aussi donner une dynamique intéressante à l’image
dans ce cas-là.

Privilégier une courte focale, parce qu’à moins d’être sur un paquebot, l’espace est restreint, et saisir le bateau dans le décor donne la mesure de l’immensité. Si vous ne pouvez pas changer d’optique, optez pour un zoom, parce que parfois une superposition de plans au télé peut donner quelque chose d’impressionnant si la côte est en vue.
Avoir à minima un boîtier tropicalisé, et prévoir des protections (toujours embarrassantes) pour le cas où trop d’eau arrive sur le pont. Se placer sous le vent et pas au vent. Mais surtout, et avant tout, obéir au capitaine !

Florence JOUBERT  lance une souscription pour l’édition de son  livre “Les gardiens du temps”, pour en savoir plus cliquez-ici .